éternel éphémère
est un florilège de poèmes écrits au fil des ans. Autant de tableautins illustrés d'images fugitives qui racontent l'histoire toujours recommencée du temps qui passe. Autant de fugaces reflets des émotions, des sensations et de l'humeur du moment où la plume inscrit sur le papier les traces d'une vie.
à consulter aussi https://www.ytreille-stand-art.net/

Depuis sa création en 2017, j'essaie autant que faire se peut d'actualiser et de faire vivre Éternel Éphémère, m'efforçant d'en rendre la consultation et la lecture les plus agréables possibles à l'œil et à l'esprit. Pour ce qui est de l'image, j'utilise dans les pages au fil des mots et plus exclusivement des tableaux, des photos et des créations numériques dont je suis l'auteur.

Subir jusqu’à la mort
Comme un écrasement
Le poids vivant de la parole.
Armel Guerne
1911-1980
Le Poids vivant de la parole
Éditions Solaire, 1983
L'Éphémère
Il en va des mots comme des chansons d’amour qui reviennent par surprise au détour d’une voix, d’un souvenir, d’une émotion. « J’ai pris la main d’une éphémère… » dansait dans ma mémoire. Sans que je sache qui le premier, de Montand ou Ferré, avait semé ce trouble de l’étrangère en moi. Adolescents nous ne comprenions pas tout à cette romance des années folles, ni même à ce poème que l’on disait roman inachevé, mais pressentions ce mystère de « l’éternelle poésie » qu’Aragon dilapidait sans crier gare.
Une seule et unique voyelle, quatre fois invoquée, entre la fièvre, le murmure, la foudre, l’imaginaire, l’insaisissable, l’à-venir, l’impensé, le maternel, le fugace, la soif, l’énigme, le précaire, l’effervescence, le friable, l’envol, l’impermanence…
Plus vaste que l’antique Carpe Diem et plus vital aussi, l’éphémère n’est pas qu’un adjectif de peu d’espoir. C’est un surcroît d’urgence, de chance et de vérité. Une prise de conscience toute personnelle et cependant universelle, comme un quatrain d’Omar Khayyam, un haïku d’hiver, un coquelicot soudain, une falaise à soi, un solstice d’été, un arbre déraciné ou la vingtaine de numéros d’une revue de poètes du siècle dernier.
Sophie Nauleau

Je peux me consumer de tout l’enfer du monde
Jamais je ne perdrai cet émerveillement
Du langage
Jamais je ne me réveillerai d’entre les mots.
Louis Aragon
1897-1982
Les Poètes, « Le Discours à la première personne »
immuable
de l'éphémère à l'infini
le parfum des pensées le délice des sens
quand les mots les couleurs et les sons se répandent
25 février 2022
Yves Treille