top of page

"Parce qu’un poète, c’est toujours un pays qui marche, boiteux, cassé, cagneux, tanguant, tout ce qu’on voudra, mais debout, en avant, dressé comme une forêt, même si c’est son ombre toujours sur la terre qu’on voit, ou son reflet. L’illusion est complète pour qui croit la comprendre. Lui–même n’y comprend rien."

 

Guy Joffette

Verlaine d’ardoise et de pluie

des petits riens aussi légers que l’air

un baiser furtif sous le tilleul en fleurs

le premier

 

 

 

 

 

 

dans l'attente de rien on voit parfois

venir au loin l'illusion - ou l'espoir - de l'ombre

d'un amour interdit

 

 

 

 

 

 

l'os des mots la moelle de la pensée

et la sève et le sang

et l’air que l’on respire

 

​​​​​​​​​​​​​​​​​​

 être à nu

 battus brisés esquintés fracassés

 soumis aux serres de la pensée

 

 et la vague éphémère et cruelle

 qui hurle à la lune efflanquée

 et jette ses embruns

 sur les corps suppliciés

dans l'aube blême.png
cemetery.jpeg

oh! cadavres ambiants qui font la mort sommeil

étendus raides et pâles

au pied des palissades grises

sous les yeux révulsés de chiens galeux et décharnés

oh! corps embarrassants

jetés sur le pavé

sous les pas des passants trop pressés de passer

et leurs regards absents

Kif_0226.jpg

comme surgis des ténèbres

des souvenirs qui se disaient perdus

tapis dans l'ombre blême

- éternels tourments

les démons revanchards

de ces temps exécrables

où la mort et moi faisions ami-ami

s'invitent dans ma nuit

Éros et Thanatos

se moquent de mes peurs

embarquement six pieds sous terre

entonnent-ils en chœur

pour moi qui hier encore

rêvais d'embarquer pour Cythère

vivre nous tue

bastingage_edited.jpg

âme encombrée d'un amer destin

et noir comme la suie mais

amante merveilleuse

 

délicieuse liqueur

sirop suave et saline sueur

piment

caresse venimeuse

union d'élémentaire et d'essentiel

silence issu d'intemporel

miracle de l'immobilité

saillie splendide

râles

abandon

agonie d'univers

poussière d'étoiles

illusions cosmiques

infinitude de la beauté

au temps des feilles mortes_edited.jpg

au temps des feuilles mortes

et des amours perdues

passe de l'ombre à la clarté parfois

la trouble et sombre beauté

des corps misérables

et disgracieux

ta peau plus délicate que le velours

et douce que la soie

ton sein lourd comme un fruit mûr

et le creux de tes reins

et moi silencieux

le cerveau fracassé à hurler sa douleur

écrasé sous la masse noire des nuits

l'âme amuïe le cœur brisé

 

et la perte et l’oubli                 

j'arpente à grands pas et la plume à la main

tous les chants des possibles

les chants de Maldoror

et les Chandernagor

les chants désenchantés

les chants désespérés

les chants bien mal troussés

les chants élyséens

je chante sans tambour ni tempêtes

le chant des blés trop mûrs

au bord de l'Océan le chant des alizés

léger comme un tissus de soie

je chante - et je déchante aussi

en songeant à la fuite des heures

des jours des mois des ans

je suis un fou chantant

l'insoutenable légèreté de l'air

l'affolante splendeur des étoiles

la lumière tragique des jours sombres

l'invraisemblable intensité du sentiment amoureux

solitudes

luit dans le regard.jpg

des jours disparus et des amours perdus

le regard las de l'âme

luit

noyé dans l'écume des nuits

il y a les jours avec

et il y a les jours sang

 

les jours comme aujourd’hui

où les ombres de hommes

pâles comme des aubes blêmes

traînent leur peine et hâlent leur ennui

 

et les autres radieux

sans guerre ni haine ni combat

quand le ciel s’auréole d’or

et que la mer étale délivre ses mystères

des anges lucifériens

s’affalent dans la boue

de champs de déshonneur

- effarés et grotesques

 

des fillettes livides

abandonnent leur vertu

à des fauves obscènes

- victimes expiatoires

de  tant de crimes impunis

 

sur la Terre implacable tyran

la mort s’active en ricanant

et sans faillir dévore un à un les vivants

chairs consumée.jpg

chairs consumées de jeux et plaisirs éphémères

songez - déjà - à honorer le jour

où tout ne sera plus que flammes braises et cendres

ton corps sombre_edited.jpg
  • Facebook

La meilleure poésie est le langage que votre âme parlerait si vous pouviez apprendre à parler à votre âme.

Jim Harrison

La poésie comme survie
in Entre chien et loup

Le droit d'auteur français est le droit des créateurs. Le principe de la protection du droit d’auteur est posé par l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) qui dispose que « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. »© 2022 par Eternel Ephémère. Créé avec Wix.com

bottom of page